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Publié le : 18/07/2022 15:03:16 - Catégories : Autour de bébé
Mary Stevenson Cassatt, dite Mary Cassatt est née en 1844 à Allegheny city (aujourd’hui Pittsburgh) en Pennsylvanie, dans un milieu très aisé. Son père est un riche banquier et sa mère parle couramment le français. Pendant sa jeunesse, elle voyage fréquemment en Europe avec sa famille qui s'installe à Paris en 1851, puis en Allemagne de 1853 à 1855. A cette occasion, Mary Cassatt apprend le français et l'allemand. Elle retourne ensuite en Pennsylvanie où elle suit les cours de l'Académie des Beaux-arts (Pennsylvania Academy of Fine Arts) de 1861 à 1865. A la fin de la guerre de sécession en 1866, elle revient à Paris et suit des cours dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme (1824-1904), peintre et sculpteur des courants académique et orientaliste français. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, elle rejoint la Pennsylvanie puis revient en Europe, voyage en Italie et en Espagne, puis s'installe durablement à Paris en 1873 avec sa mère et sa sœur Lydia.
Mary Cassatt expose aux salons de 1872 et 1874, mais est refusée aux salons de 1875 et 1877. Elle va alors se rapprocher du mouvement impressionniste, en particulier sous l'influence de Degas. Edgar Degas a été séduit par l'aisance de cette jeune femme distinguée issue de la haute bourgeoisie américaine et il en fait son modèle. Quant à Mary Cassatt, elle s'inspire des conceptions artistiques de Degas et participe, sur ses conseils, aux 4e, 5e, 6e et 8e expositions impressionnistes.
C'est sous l'influence de Mary Cassatt et de John Singer Sargent (1856-1925), un autre peintre américain, que l'impressionnisme se diffuse aux Etats-Unis. En 1886 Le marchand d'art Paul Durand-Ruel organise à New-York une grande exposition impressionniste qui impose ce courant pictural en Amérique du Nord. Le grand collectionneur américain Henry Osborne Havemeyer (1847-1907) achète de nombreuses œuvres impressionnistes, sans doute sous l'impulsion de son épouse Louisine Elder, l'amie d'enfance de Mary Cassatt.
En 1891, Mary Cassatt réalise sa première exposition personnelle chez Durand-Ruel à Paris. En 1894, elle acquiert le Château de Beaufresne au Mesnil-Théribus, dans l'Oise. Jusqu'à 1912, Mary Cassatt continue à voyager en Europe et aux Etats-Unis. A partir de 1914 elle devient progressivement aveugle et doit abandonner la peinture. Elle meurt en 1926 au Mesnil-Théribus où elle est inhumée.
ŒUVRE
Dans sa jeunesse, Mary Cassatt a été influencée par l'œuvre de Manet. Lorsqu'elle rencontre Degas et devient occasionnellement son modèle, elle s'inspire de ses conceptions artistiques. L'œuvre de Mary Cassatt comporte beaucoup de scènes d'intérieur, de portraits de ses proches, en particulier de sa sœur Lydia, ainsi que des scènes de genre d'enfants ou de la relation mère-enfant.
Dans les années 1880, elle est influencée, comme beaucoup d'autres peintres, par les estampes japonaises. Elle imite dans certains tableaux le style de ces estampes, privilégiant le dessin. Dans certaines peintures apparaît également une recherche de l'asymétrie :
Le thème principal de son œuvre, à partir des années 90 est la maternité. Les portraits de femmes et d'enfants représentent l'essentiel de sa production. avec pour modèles sa sœur Lydia ou Susan, une cousine de sa gouvernante.
Mary Cassatt est une coloriste remarquable dont le talent apparaît depuis les premières toiles inspirées de Manet jusqu'aux dernières, au style très personnel.
Mary Cassatt. Enfants jouant sur la plage (1884). Huile sur toile, 98 × 74 cm, National Gallery of Art, Washington. (Children playing on the Beach). « Dans Enfants jouant sur la plage transparaît l'habileté de Mary Cassatt à saisir les attitudes naturelles des enfants. L'expression absorbée de l'un des enfants, leurs têtes orientées vers le bas et la position de leurs épaules suggèrent une concentration complète sur leurs activités. On remarque particulièrement la maladresse avec laquelle le bambin tient la manche de sa pelle en agrippant le bord du seau avec son autre main grassouillette... Pour maintenir l'attention sur les petites filles, Cassatt a traité le fond marin de manière plus lâche ; les bateaux sur l'océan se fondent dans un halo de lumière naturelle. » (Notice National Gallery of Art)
Mary Cassatt. Enfant au chapeau de paille (v. 1886). Huile sur toile, 65,3 × 49,2 cm, National Gallery of Art, Washington. (Child in a Straw Hat). « Tard dans sa carrière Mary Cassatt a souvent repris le thème d'une petite fille portant un chapeau surdimensionné dans des poses similaires à celle-ci. Cependant, l'expression sérieuse de cette enfant distingue ce tableau des autres portraits. La plupart des fillettes, dans les peintures d'enfants à chapeau de Cassatt, sont des modèles collaboratifs et heureux ; ils sourient et portent des bonnets sophistiqués et des robes à froufrous. Dans Enfant au chapeau de paille, la petite fille porte un tablier gris uni et un grand chapeau de paille tout simple. Son froncement de sourcils et sa lèvre supérieure saillante suggèrent qu'elle est impatiente ; elle pourrait avoir été distraite de son jeu afin de poser. » (Notice National Gallery of Art).
Mary Cassatt. Mère et enfant sur fond vert ou Maternité (1887). Pastel sur papier, 55 × 46 cm, musée d'Orsay, Paris. « Un univers intimiste et bourgeois de la fin du XIXe siècle qu'un graphisme nerveux et élégant a su restituer, avec autant de passion que de maîtrise : tel est l'œuvre de Mary Cassatt... L'artiste s'inspirait, comme Berthe Morisot, de scènes de la vie de femme. Mais le thème que l'on associe le plus souvent à l'œuvre de Mary Cassatt est celui de la mère et de l'enfant dont elle sut varier avec beaucoup de finesse les formes et les moyens. Son travail confirme l'exigence des impressionnistes pour lesquels, liberté et originalité du regard, constituaient les principaux points de ralliement. » (Notice musée d'Orsay)
Mary Cassatt. Le bain (1891). Aquateinte et pointe sèche sur papier, 31,2 × 24.4 cm, National Museum of Women in the Arts, Washington. (The bath) « En 1890, l'Ecole des Beaux-arts de Paris organise une grande exposition d'estampes japonaises qui renforce l'intérêt de Mary Cassatt pour la gravure. L'exposition lui inspire la création d'une série de 10 aquateintes (aquatintes). Le bain est la première de la série et provient d'un vaste ensemble de travaux connexes sur le thème des mères et des enfants.
L'art japonais a influencé non seulement le choix du sujet par Cassatt mais aussi la technique et la composition. Les estampes japonaises représentent couramment des femmes baignant leurs enfants.
La femme et l'enfant de Cassatt ne sont clairement ni européennes, ni asiatiques. Elle a traité les figures et la baignoire en deux dimensions. En effet, elle a presque complètement éliminé les ombrages et les variations de tons traditionnels qui créent l'illusion de la profondeur dans l'art occidental. » (Notice National Museum of Women in the Arts)
Mary Cassatt. La promenade en barque (1893-94). Huile sur toile, 90 × 117,3 cm, National Gallery of Art, Washington. (The Boating Party). « Mary Cassatt réalise La promenade en barque au cours de l'hiver 1893-94 à Antibes, sur la côte méditerranéenne française... La composition de La promenade en barque est, conformément aux peintures les plus intéressantes de Cassatt, anticonformiste et suspendue. La figure sombre du batelier occupe une place importante au premier plan, semblant presque se projeter hors de la toile. La voile à gauche, l'aviron et la proue du bateau pointent vers la tête de l'enfant qui, dans une pose caractéristique de l'artiste, apparaît dépourvu de grâce, mais tout à fait naturel, sur les genoux de sa mère. Malgré la simplicité du sujet et la mise en évidence de la satisfaction de l'enfant, le tableau dégage une intensité psychologique particulière en raison de la relation énigmatique entre les personnages, étroitement liés dans la composition. Par sa conception, son exécution et sa taille, il s'agit certainement du travail le plus audacieux de Cassatt. » (Notice National Gallery of Art)
Mary Cassatt. Petite fille dans un fauteuil bleu (1878). Huile sur toile, 89,5 ×129,8 cm, National Gallery of Art, Washington. (Little Girl in a Blue Armchair). « Dans Petite fille dans un fauteuil bleu, le sens de l'observation de Mary Cassatt apparaît dans la représentation de son jeune modèle étendu dans un large fauteuil bleu. La petite fille, joliment habillée, gigote ; son chien dort dans l'autre fauteuil. La pose de la petite fille relève du naturalisme de l'enfance qui caractérisera plus tard de nombreuses peintures d'enfants de Cassatt... Dans les peintures de Cassatt, la lumière ne dissout pas les formes. Au contraire, les objets gardent leur masse et leur cohérence avec la lumière rehaussant leur présence physique. » (Notice National Gallery of Art)